Les lithiases rénales plus communément appelées « calculs », sont des cristaux de sels minéraux et d'acides qui se forment dans les voies urinaires. Très douloureuse et souvent récidivante, cette affection peut être soulagée, voire évitée grâce aux huiles essentielles.
Ils touchent 5 à 10 % de la population, et principalement les hommes : dans une grosse majorité des cas, les calculs se forment par agrégation de petits cristaux d’oxalate de calcium ou bien d’acide urique. Cécile Adant, pharmacienne et responsable des formations chez Pranarôm, explique que ces concrétions pierreuses résultent souvent d’un terrain génétique propice à leur développement ou de mauvaises habitudes de vie. Car très souvent, les calculs sont dus à un manque de dilution des urines, c’est-à-dire à une consommation trop faible en eau. « Les minéraux issus de notre alimentation tels que le calcium, potassium, sodium peuvent alors s’accumuler et se retrouver en concentration excessive dans l’urine. Ils peuvent s’agréger et former des petites particules solides ». Autre origine courante, l’alimentation riche en sucre et en protéines animales qui provoque un déséquilibre acido-basique. « Le pH sanguin s’acidifie et favorise la formation de cristaux d’oxalate de calcium et d’acide urique. » Concernant l’aspect génétique de la maladie, elle poursuit : « On peut avoir une déficience rénale de nature qui fait que le rein ne fonctionne pas de manière optimale ». Effectivement, on retrouve une histoire familiale dans près de 40 % des cas.
Vers la colique néphrétiqueLorsqu’ils sont minuscules, les calculs rénaux peuvent facilement être éliminés par les voies naturelles, mais certains plus épais (ils peuvent atteindre la taille d’une balle de golf !) peuvent se coincer dans le haut de l’appareil urinaire, parfois dans la vessie, déclenchant dans 80 % des cas une crise de colique néphrétique. Les calculs bouchent les canaux par lesquels l’urine est évacuée, provoquant une pression dans les voies urinaires et une rétention des urines. « Le passage de la pierre dans les uretères provoque des douleurs lombaires insoutenables et omniprésentes, au point que l’on peut penser que l’on va mourir, et hélas, aucune position ne soulage. L’envie d’uriner est fréquente et la miction provoque des brûlures. La mobilité des cristaux peut également blesser les parois urinaires, pouvant provoquer la présence de sang dans les urines » détaille Cécile Adant. En cas de fièvre, de frissons ou de marbrures cutanées (marques violacées sur la peau dessinant un réseau en mailles), il peut s’agir d’une infection, il est alors nécessaire de consulter.
Anti-inflammatoires et antalgiques opiacésFace aux douleurs violentes que peut générer la colique néphrétique, la médecine allopathique répond par la prise de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et d’antalgiques opiacés, afin de soulager ces sensations aiguës et continues. Autre technique, l’urétéroscopie consiste à enlever le calcul, sous anesthésie générale, à l’aide d’un urétéroscope, ou de le pulvériser au laser s’il est trop gros. Mais ces traitements ne sont pas sans effets secondaires. « Les anti-inflammatoires peuvent créer des maux d’estomac et des saignements supplémentaires. Quant aux antalgiques, ils sont si puissants qu’ils peuvent provoquer nausées, constipation et vous mettre complètement HS », commente Cécile Adant. Des effets contraignants qui peuvent être évités et, pour ce qui est de l’action antalgique, optimisée, en choisissant l’aromathérapie.
Soulager en urgenceEn cas de crise de colique néphrétique, l’huile essentielle de khella (Ammi visnaga) est à avoir dans sa trousse à pharmacie d’urgence. « Cette huile essentielle dilate les vaisseaux de l’uretère, ce qui va permettre de faciliter le passage et l’évacuation des calculs lors de la miction. Elle possède des propriétés antispasmodiques puissantes grâce à sa teneur en furanochromones et en pyranocoumarines » décrit Cécile Adant. Une huile essentielle que l’on va associer à celle d’hélichryse italienne (Helichrysum italicum) connue pour ses vertus anti-inflammatoire, antidouleur, décongestionnante et antispasmodique. Il est possible d’obtenir un effet antalgique quasi immédiat, en cumulant une prise sublinguale de ces deux huiles, avec une application cutanée sur la zone douloureuse. « Souvent, la douleur s’arrête presque instantanément, alors que les médicaments mettent une bonne demi-heure à agir » ajoute Cécile Adant. Seul hic, la khella et l’hélichryse italienne sont deux huiles onéreuses, mais le soulagement qu’elles entraînent vous convaincra.
Formule pour soulager une crise de colique néphrétiquePropriétés : Vasodilatatrice, décongestionnante, antalgique, anti-inflammatoire.
Indication : Au moment de la crise, lorsque la douleur est vive.
- Huile essentielle de khella Ammi visnaga ... 2 gouttes
- Huile essentielle d’hélichryse italienne Helichrysum italicum ... 2 gouttes
Mode d’emploi : Verser les huiles essentielles pures dans la paume de la main.
Posologie : Masser le mélange des deux huiles sur la zone douloureuse (en général au niveau des lombaires). Verser les mêmes doses dans une cuillère à café de miel et déposer sous la langue jusqu’à six fois dans la journée. Si la douleur baisse, diviser le dosage par deux (1 goutte de chaque HE).
Précautions d’emploi : Pas chez la femme enceinte et allaitante, ni chez l’enfant avant 6 ans, ni pour les personnes asthmatiques ou en cas d’exposition au soleil.
Prévenir la récidiveUne fois la crise passée, il est important de rester vigilant car la lithiase urinaire est une pathologie récidivante. Terrain génétique favorable, métabolisme lent, mauvaises habitudes alimentaires, situation de stress… Chez la moitié des personnes qui ont connu une crise de colique néphrétique, une deuxième crise est observée dans les cinq années suivantes. Cette tendance aux rechutes justifie la mise en place d’une hygiène de vie adaptée combinée à l’usage de l’aromathérapie.
Une prévention au quotidienSuite à un premier épisode de calculs rénaux, le risque de récidive est assez élevé (10 à 20 % dans l’année qui suit, 40 % cinq ans après et 75 % vingt ans après). Voici les mesures diététiques et solutions phyto à mettre en place au quotidien, si vous êtes sujet à des calculs calciques, la forme la plus fréquente (85 % des cas).
Faire le plein de fruits et de légumes.- Ne pas abuser d’aliments riches en acide oxalique : épinard, cresson, oseille, chocolat.
- Boire beaucoup augmente le volume des urines et limite la concentration des sels
minéraux. Privilégier une eau riche en bicarbonate (Saint-Yorre, Hépar, Vittel).
- Faire une cure de jus de citron ou de jus d’orange, riche en citrate qui inhibe la formation
et l’agrégation des cristaux d’oxalate de calcium.
- Limiter les apports en sel : maximum 6 g par jour.
- Boire des tisanes drainantes et équilibrantes minérales : chiendent, ortie, verge d’or,
pissenlit, prêle, cassis. Les décoctions d’aubier de tilleul soutiennent le fonctionnement
des reins.
- En gemmothérapie, les bourgeons de genévrier et d’airelle sont indiqués.
- En cas de calculs uriques : il convient de limiter les produits provenant d’animaux
(viandes rouges ou fumées, abats, crustacés) et sucres rapides. Mieux vaut éviter
les asperges.
- En gemmothérapie, le bourgeon de bouleau est conseillé.
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