C’est une labellisation hautement controversée : la Commission européenne considère désormais le nucléaire et le gaz comme des sources d’énergie « vertes ».
Même si le nucléaire et le gaz ont été classés « énergies vertes » par la Commission européenne, le Parlement européen dispose encore de quatre mois pour s’opposer à ce texte.
La transition énergétique s’annonce plus compliquée que prévuSur le plan de la transition énergétique, l’Union européenne est face à un dilemme. D’une part, il y a l’injonction, réitérée chaque année lors des sommets de l’ONU pour le climat (COP), de passer le plus vite possible aux énergies renouvelables. D’autre part, il y a la réalité : les éoliennes et les centrales photovoltaïques ne sont toujours pas en nombre suffisant, de plus, leur production est intermittente. Impossible donc de passer aux énergies renouvelables du jour au lendemain, même en y mettant toute la bonne volonté…
La Commission européenne a donc fait le pari d’une solution transitoire : considérer le nucléaire et le gaz comme des énergies « vertes ». Car actuellement, tout le problème du financement de ces énergies est que de très nombreuses institutions financières (banques, sociétés de gestion, fonds de pension…) ont exclu les énergies autres que « vertes » de leurs portefeuilles. La viabilité de ces énergies est donc remise en question, faute de financement.
Des dérogations généreuses pour le nucléaire et le gazConcrètement, pour être labellisé « vert », un projet de centrale nucléaire devra avoir obtenu son permis de construire avant 2045. Quant aux centrales existantes, si leur durée de vie est appelée à être prolongée, les travaux doivent avoir reçu les autorisations avant 2040. Autant dire que pendant une vingtaine d’années encore, le status quo perdurera dans la filière nucléaire.
Lire aussi : Nucléaire : certains déchets radioactifs remis dans la natureS’agissant du gaz, un plafond d’émissions généreux (270 gCo2/kWh) sera en vigueur jusqu’au 31 décembre 2030, puis, il sera abaissé à 110 g/kWh. Les centrales à gaz auront donc huit ans pour se transformer et remplacer les technologies existantes par des technologies moins émettrices de CO2. Si l’entrée en vigueur de cette labellisation est quasi certaine, en théorie le Parlement européen peut encore s’y opposer durant une période de quatre mois (qui pourra être prolongée de deux mois). Le Conseil européen, lui, peut aussi le faire si 20 États membres votent contre le texte. L’Autriche a pour sa part d’ores et déjà annoncé son intention de traîner la Commission européenne en justice.
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